Alfred Janniot est un sculpteur français dont la production d’œuvres est considérable, il fait partie de la génération des artistes du feu, en rapport avec la Grande Guerre.
Les débuts
Né en 1889 à Paris, Alfred Janniot s’intéresse à la sculpture dès son plus jeune âge. Il sculpte, en effet à huit ans ses premières figurines en plâtre et travaille avec ardeur toute son adolescence pour perfectionner son art et intégrer l’Ecole des Beaux-Arts.
Dans un premier temps l’élève des sculpteurs Jean-Antoine Injalbert (1845-1933) et d’Antoine Bourdelle (1861-1929), il finit par entrer à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris.
Malheureusement, alors qu’il n’est âgé que de 25 ans, son apprentissage est interrompu par le déclenchement de la Première Guerre Mondiale en 1914 et sa mobilisation.
Premier Prix de Rome
Il obtient à son retour de la guerre, en 1919 le premier prix de Rome, sur le thème de circonstance du Retour du héros, qu’il partage avec le sculpteur Raymond Delamarre (1890-1986). Cette victoire leur permet à tous les deux d’étudier pendant trois ans à la villa Médicis à Rome.
Séjour à Rome
Durant leurs années de résidence à la villa Médicis, les pensionnaires se devaient d’envoyer chaque année en France une œuvre de leur création qui était par la suite exposée au Salon. C’est en 1922 que Janniot réalise son plus important envoi, une sculpture représentant Eros, le dieu de l’Amour.
Bien qu’elle ne reçut pas de médaille après son exposition au Salon, les critiques furent favorables.
Le séjour de l’artiste au sein de la ville Médicis lui permit de rencontrer d’autres artistes qui auront un rôle déterminant pour sa carrière, à l’instar des architectes Roger Séassal (1885-1967) et Michel Roux-Spitz (1888-1957).
Cinq maquettes en plâtres furent réalisées présentant quelques petites différences les apparentant ainsi plus à des versions préparatoires originales d’Éros qu’à des exemplaires. Une de ces versions est actuellement conservée au Musée des années 30 de Boulogne-Billancourt, une autre, anciennement située à la Thébaïde est en mains privées, la troisième est conservée au Musée Antoine Bourdelle de Saint-Quentin, la quatrième, le plâtre original, est conservé en collection privée. Nous ne savons malheureusement rien de la traçabilité de la cinquième version, anciennement dans l’atelier de Janniot en 1921
Exposition Internationale des Arts décoratifs
Alfred Janniot entre en France accompagné de Raymond Delamarre en 1924 et participe l’année suivante à l’Exposition Internationale des Arts décoratifs et industriels modernes en réalisant pour le pavillon Ruhlmann de son ami Jacques-Émile Ruhlmann(1879-1933), le groupe de trois femmes en hommage à Jean Goujon.
Quelques réalisations
Entre 1928 et 1931, il sculpte le grand bas-relief de pierre sur la façade du musées des colonies, construit pour l’Exposition coloniale de 1931, alors appelé le Palais de la Porte Dorée. Il a aussi été appelé pour participer à la décoration de deux paquebots, l’Île de France en 1927 et le Normandie en 1935.
On retrouve ses œuvres aux États-Unis et en particulier à New-York où il réalise la façade de la Maison de France au Rockefeller Center en 1934. Puis, cinq ans plus tard, il y expose un torse de femme en bronze au Pavillon de France lors de l’Exposition Universelle de 1939.
Nombreuses de ses œuvres peuvent être admirées aujourd’hui sur des bâtiments en France : il sculpte la fresque ornant le fronton de la poste de Puteaux en 1935, au palais de Tokyo à Paris, il sculpte deux bas-reliefs en 1937 et la même année les reliefs sur la façade de la Bourse du travail à Bordeaux. Il réalise aussi à Nice le monument aux morts de style Art Déco sur la Corniche ainsi que la fontaine du soleil sur la place Masséna. Enfin, la statue sur le palier du département des estampes de la bibliothèque nationale de France est aussi de ses mains.
Récompense
Par décret du 31 octobre 1938, il est nommé Officier de la Légion d’honneur.
La Thébaïde
En septembre 1943, l’atelier de l’artiste est bombardé, il trouve alors refuge chez un ami, Gérard Ducos, collectionneur depuis longtemps et devenu son mécène pendant la guerre. La villa de ce dernier se trouve à Butry-sur-Oise et porte le nom de la Thébaïde. C’est ainsi que pendant la Seconde Guerre Mondiale, Janniot réalisa un ensemble unique de sculptures à la demande du propriétaire afin d’orner la maison et la parc.
Cet ensemble Art Déco, comptant une quarantaine de sculptures, est inspiré des visites de l’artiste à Anet et à Versailles et de ses précédentes réalisations.
Nous possédons par ailleurs aujourd’hui un certain nombre de ces oeuvres que vous pouvez admirer en suivant ce lien.
Professeur aux Beaux-Arts
À la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 et jusqu’en 1959, Janniot fut professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. En véritable pédagogue pourtant défenseur du figuratif à l’heure de l’abstraction, il incitait ses élèves parmi lesquelles on pouvait compter Jean Cardot (1930-2020), César (1921-1998) ou encore Georges Delahaie (1933-2014) et Olivier Petit (1918-1979), à développer leur sensibilité personnelle.
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